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a day ago
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Derrière chaque jour férié, une symbolique qui empêche tout consensus sur leur suppression
TRAVAIL - À peine évoquée, l'idée fait déjà hurler. Mardi 15 juillet, le Premier ministre François Bayrou a dit vouloir supprimer deux jours fériés, citant comme exemple le lundi de Pâques et le 8 mai, afin que « toute la nation travaille plus » et participe à « l'effort budgétaire ». Si la proposition a immédiatement suscité la colère des partis d'oppositions et des syndicats, le chef du gouvernement s'est dit « prêt à accepter d'autres idées » sur le choix des jours à supprimer. Mais existe-t-il des jours fériés plus faciles à abandonner que d'autres ? Pas vraiment, et pour le comprendre il est nécessaire de revenir sur la dimension symbolique des 11 jours fériés que compte la France. • Lundi de Pâques : un caractère religieux questionné Pour expliquer son choix, le Premier ministre a avancé que le lundi de Pâques « n'a aucune justification religieuse ». Dans les faits, cette date - fériée depuis 1886 - est effectivement un jour de repos consécutif à la fête chrétienne de Pâques et non une fête religieuse au sens propre. Certains spécialistes voient cependant dans le lundi de Pâques une réminiscence de l' « Octave de Pâques », qui désigne les huit jours suivant la fête pascale, l'une des plus importantes pour les chrétiens. Comme le rappelle le diocèse de Nanterre, la pratique de l'octave religieuse se retrouve déjà dans l'Ancien Testament avec la fête des Tabernacles, et « c'est l'empereur Constantin qui l'a introduite dans la liturgie catholique au quatrième siècle ». Pour Laurent Stalla-Bourdillon, prêtre et théologien interrogé par l'AFP, le lundi de Pâques est « vraiment une fête religieuse ». « Quand on est catholiques, on fête Pâques toute la semaine », soutient-il. • 8 mai : la célébration de la victoire contre l'Allemagne nazie Pour ce qui est du 8 mai, François Bayrou l'a sélectionné car il estime qu'il intervient « dans un mois de mai devenu un véritable gruyère où l'on saute de ponts en viaduc de congés ». Cette journée, qui célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation de l'Allemagne nazie, est fériée depuis 1981. Supprimer le 8 mai « jour de la victoire contre le nazisme », serait « extrêmement grave » à l'heure où « l'extrême droite est aux portes du pouvoir », a déclaré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet ce mardi. • 1er de l'an : incontournable Au-delà des deux jours évoqués par François Bayrou, aucune autre option ne paraît idéale. À commencer par le 1er janvier, férié en France depuis 1810. Le premier jour de l'année dans le calendrier géorgien est férié dans de nombreux pays et notamment dans les 27 pays de l'Union européenne. Il paraîtrait donc difficilement envisageable de demander aux salariés français de travailler durant cette journée. • 1er mai : hautement symbolique Autre jour férié incontournable en France et à l'international : le 1er mai, la journée des droits des travailleurs. La date tient ses racines des États-Unis puisqu'elle rend hommage aux ouvriers américains tués par la police lors d'une mobilisation, à Milwaukee, en 1886. En France, le 1er mai devient officiellement un jour chômé et payé à partir de 1947. On peut aisément imaginer que les syndicats et la gauche monteraient au créneau en cas de suppression. • 14 juillet : un héritage politique Mentionnée dans tous les livres d'histoire, la date du 14 juillet figure elle aussi sur la liste des jours fériés en France. En mémoire de la prise de la prison royale de la Bastille par les Parisiens le 14 juillet 1789 - qui a marqué le début de la Révolution française - ce jour est celui la fête nationale depuis 1880. Il paraît impossible, donc, de le supprimer. • L'Armistice : en mémoire de ceux morts pour la France La fin de la Première guerre mondiale est quant à elle célébrée le 11 novembre, le jour de l'Armistice qui reconnaît la victoire des Alliés et la défaite de l'Allemagne nazie en 1918. Depuis que la date a été rendue fériée en 1922, un hommage est rendu aux combattants et aux victimes décédés lors de la Première guerre mondiale chaque année à cette date. Pour certains acteurs du tourisme, supprimer le 11 novembre aurait moins d'impact sur leur branche que la suppression du lundi de Pâques par exemple, car il s'agit d'un jour férié en dehors de la haute saison. • Lundi de Pentecôte : un jour férié particulier Le lundi de Pentecôte symbolise quant à lui la « descente de l'Esprit Saint » sur les premiers chrétiens, ce qui marque la naissance de l'Église. Il s'agit toutefois d'un jour férié particulier. Après la canicule de 2003, le lundi de Pentecôte est devenu une journée de solidarité « en faveur de l'autonomie des personnes âgées ou handicapées ». Cela signifiait alors que les salariés travaillaient sans être payés. La règle a été assouplie en 2008 et les employeurs ont désormais le choix d'offrir ou non cette journée à leurs salariés. Jeudi de l'Ascension, Toussaint, Noël et Assomption : le poids du religieux Alors que le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte sont des jours fériés consécutifs à des fêtes religieuses, la France compte également des jours fériés purement religieux : le jeudi de l'Ascension, qui commémore la montée de Jésus au ciel ; la Toussaint, le 1er novembre qui honore tous les saints ; Noël, le 25 décembre jour de la naissance du Christ ; et l'Assomption, qui célèbre la montée la Vierge Marie au ciel le 15 août. Leur lien direct avec la religion chrétienne rendrait ainsi leur suppression difficile. Au-delà de ces onze jours fériés à l'échelle nationale, certains départements ont leurs propres journées non travaillées. C'est notamment le cas en Alsace (Bas-Rhin et Haut-Rhin) et en Moselle, où l'on ne travaille pas le 26 décembre, le jour de la Saint-Etienne, ainsi que le Vendredi Saint, qui se tient le vendredi précédent le dimanche de Pâques. Tandis que le jour de la commémoration de l'abolition de l'esclavage est un jour férié dans les Drom, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin. La date varie selon le département.


Le Figaro
2 days ago
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Dette, déficits : Le Pen, Mélenchon et le PS menacent Bayrou de censure après ses annonces budgétaires
Bien que de nature à redresser la trajectoire des comptes publics, l'effort de près de 44 milliards d'euros annoncé par le premier ministre a ulcéré les oppositions. François Bayrou ne se berce pas d'illusions. Avant de présenter mardi après-midi les propositions du gouvernement pour réaliser près de 44 milliards d'euros d'effort budgétaire en 2026 - un montant considérable -, le premier ministre a évoqué la « situation politique » défavorable dans laquelle il se trouve. « Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale pour affronter les choses avec détermination et constance », a déclaré le centriste, évoquant une « classe politique en voie de division, de progressive violence, de délitement ». Et de rappeler en conclusion qu'« il n'y a que des risques » et que son « gouvernement le sait bien ». « Après sept années de gabegie catastrophique, Emmanuel Macron et François Bayrou sont incapables de faire de vraies économies et présentent une énième facture aux Français : près de 20 milliards d'euros d'impôts et de privations. (…) Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons », a immédiatement chargé Marine Le Pen, en écho à son dauphin, Jordan Bardella. « La suppression de deux jours fériés, par ailleurs aussi chargés de sens que le lundi de Pâques et le 8 Mai, est une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail. Aucun député RN n'acceptera cette mesure, qui relève de la provocation », a chargé le président du parti à la flamme, quelques minutes avant sa championne. Il y a dix fois plus d'impôts et de spoliations diverses sur les Français que d'économies structurelles, c'est inadmissible. Après sept ans de pouvoir, ils sont incapables de se réformer. L'impasse macroniste est totale Jean-Philippe Tanguy Publicité Le camp nationaliste n'avait de toute façon pas attendu la prise de parole du premier ministre pour mettre la pression et placer haut la barre des exigences. « Ce ne sera pas comme avec Michel Barnier, ni même le premier budget de Bayrou », expliquait, plus tôt dans la journée de mardi, un proche de la patronne des députés RN, avant d'enchérir : « Cette fois-ci, il va falloir que le premier ministre fasse réellement des économies là où nous le demandons. Cela veut dire, des économies sur l'immigration, sur la dépense de l'État, la contribution à l'Union européenne. Nos lignes rouges seront plus dures qu'avant. » En coulisses, un stratège lepéniste relève en fait un changement de paradigme depuis la fin du conclave sur la réforme des retraites : « Depuis que les socialistes se sont remis à vouloir censurer le gouvernement, cela nous replace au centre du jeu. François Bayrou n'aura pas d'autre choix que de nous écouter, ou il tombera. » Et le même d'ajouter : « Et s'il reprend nos propositions, il aura des problèmes avec sa coalition. » « Il y a dix fois plus d'impôts et de spoliations diverses sur les Français que d'économies structurelles, c'est inadmissible. Après sept ans de pouvoir, ils sont incapables de se réformer. L'impasse macroniste est totale », point Jean-Philippe Tanguy, le « M. Finances » du RN, auprès du Figaro. Quand le maire de Perpignan, Louis Aliot, n'a pas pu s'empêcher de citer Albert Einstein : « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème ! » « Discours sans concession » Une fois n'est pas coutume, le Rassemblement national et la gauche ont presque parlé d'une même voix. À quelques nuances près, toutefois, puisque contrairement aux lepénistes, qui resteront ouverts à la négociation cet été et à la rentrée, il ne fait nul doute désormais que les mélenchonistes chercheront à censurer le budget et tenteront de renverser le premier ministre à tout prix dès l'automne. « Il faut faire partir Bayrou, leur a ainsi lancé Jean-Luc Mélenchon sur X. (Il) durcit encore l'absurdité de la politique macroniste : détruire l'État et les services publics pour ouvrir l'espace au marché. Faire payer le grand nombre pour épargner les très riches. La course à l'abîme économique, financier et social devrait donc continuer pour le malheur de tous », s'est étranglé le leader Insoumis, au diapason de ses 71 députés. Idem pour le communiste Fabien Roussel, qui est apparu sur la même tonalité. « C'est un braquage en bande organisée auquel nous assistons. (…) Plus que jamais, il y a de nouvelles Bastilles à prendre », a réagi le patron du Parti communiste français (PCF). Quant au député François Ruffin, qui siège sur les bancs écologistes depuis qu'il a rompu avec LFI, il a appelé en toutes lettres à censurer le premier ministre, se plaignant d'une « année noire ». Moins définitif, le Parti socialiste compte participer au nouveau cycle de négociations promis par François Bayrou à la suite de ses annonces. Mais à brûle-pourpoint, les cadres étaient vent debout. À commencer par le président du groupe à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, qui a qualifié le budget de « brutal et inacceptable », augurant du sort qui lui sera réservé à l'automne. « Demander toujours plus à ceux qui ont peu… et si peu à ceux qui ont beaucoup n'est ni sérieux ni efficace ni juste », a-t-il commenté, avant un bureau national du PS notamment consacré, entre autres sujets, aux annonces du premier ministre. « On attendait un signal fort de sa part sur la taxation des hauts patrimoines que nous défendons, mais je comprends qu'il n'y aura rien », regrette le secrétaire national à l'économie, Liem Hoang-Ngoc, qui ajoute que le chef du gouvernement « a tout l'été pour revoir sa copie ».


Le Parisien
4 days ago
- Politics
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« Pour être craint, il faut être puissant » : Macron sonne la mobilisation générale dans son discours aux Armées
Un effort budgétaire sans précédent, qui reposera sur la « force d'âme » des Français et sur un « élan patriotique » des entrepreneurs : voilà ce qu'a annoncé ce dimanche soir le président Emmanuel Macron , chef des armées auxquelles il s'est adressé dans son traditionnel discours de veille du défilé du 14 Juillet , dans les jardins surchauffés de l'Hôtel de Brienne. Un discours d'une exceptionnelle gravité, en apogée d'une dramatisation marquée ce vendredi par la rare prise de parole publique du chef d'état-major , le général Thierry Burkhard, mais entamée par Emmanuel Macron dès son intervention télévisée du 5 mars, avec sa sortie sur la « menace existentielle » de la Russie .